Forex : L’évitement de la fermeture du gouvernement rassure les marchés
Le marché des changes semble se rétablir suite aux ventes au détail d’octobre aux États-Unis, qui montrent que les consommateurs continuent de dépenser. De plus, le Sénat a soutenu un projet de loi de financement provisoire, repoussant ainsi le risque de fermeture du gouvernement jusqu’en 2024. Ces éléments ont contribué à améliorer la situation sur les marchés des changes.
USD : Une dérive ambiguë
Le dollar continue de fluctuer, les investisseurs tentant de déterminer si la baisse significative observée mardi dernier est le début d’une tendance ou simplement un bruit supplémentaire dans un environnement incertain. Bien que certains intervenants de la Réserve fédérale aient évoqué la possibilité d’une nouvelle hausse des taux, les marchés monétaires américains semblent confiants que le cycle de la Fed est terminé. La publication des ventes au détail d’octobre n’a pas non plus influencé négativement la tendance à la baisse du dollar cette semaine. De plus, le soutien du Sénat au projet de loi de financement provisoire a écarté le risque de fermeture du gouvernement, ce qui aurait entraîné une baisse du dollar.
Qu’est-ce que cela signifie pour les autres monnaies ? L’idée que le cycle de resserrement de la Fed est terminé devrait être bénéfique pour les autres devises, en particulier celles qui sont sensibles aux taux d’intérêt. Toutefois, le dollar reste assez cher en raison de ses taux d’intérêt élevés (5,4 % aux États-Unis), ce qui incite les investisseurs à rester fidèles à cette devise. Il faudra donc un certain temps pour que la tendance à la baisse du dollar se développe, et cela pourrait se produire principalement au deuxième trimestre de l’année 2024.
Aujourd’hui, l’attention se portera sur les demandes d’allocations chômage et la production industrielle aux États-Unis. Une hausse des demandes d’allocations chômage pourrait avoir un impact sur le dollar. De plus, quelques intervenants de la Fed prendront la parole aujourd’hui, la plupart d’entre eux ayant une position plus hawkish.
EUR : Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ?
L’euro semble bénéficier de l’absence de données clés sur la zone euro cette semaine. Ces derniers mois, les données de la zone euro ont mis un terme à toute reprise économique et ont accentué le pessimisme dans cette zone commerciale. Jusqu’à la publication des indices PMI en novembre la semaine prochaine, il semble que l’EUR/USD pourrait maintenir ses gains cette semaine.
Il est possible que la paire EUR/USD se négocie entre 1,0800 et 1,0900 dans les prochains jours, et un retour en dessous de 1,0765 annulerait les développements positifs de cette semaine. Dans l’ensemble, nous doutons que l’EUR/USD soit à l’origine de la tendance à la baisse du dollar l’année prochaine. Nous prévoyons une diminution des taux croisés de référence, tels que l’EUR/GBP. Cependant, pour le moment, nous prévoyons que l’EUR/USD restera relativement stable jusqu’à la fin de l’année.
GBP : Les taux croisés se relâchent
La livre sterling continue de monter, en raison de la réévaluation de la politique de resserrement de la Banque d’Angleterre (BoE) jusqu’en 2024. Le marché a récemment fixé le prix d’une réduction complète de 25 points de base de la BoE en juin prochain, ainsi que d’un assouplissement de 78 points de base d’ici la fin de l’année. Le marché attend désormais un changement de langage de la part de la BoE, après la réunion de la banque centrale où des taux restrictifs ont été maintenus pendant une période prolongée. Par exemple, la Banque du Mexique a récemment changé son langage, passant d’une « période prolongée » à une période « de temps indéterminée », annonçant ainsi le début probable d’un assouplissement en février ou mars de l’année prochaine.
Le rétrécissement de la politique de la BoE est déjà prévu pour l’année prochaine, ce qui signifie que l’EUR/GBP n’a pas nécessairement besoin d’atteindre 0,8800 pour le moment. Le cours du cable absorbe le rallye de cette semaine et pourrait baisser davantage, à moins que des indicateurs tels que les demandes d’emploi américaines d’aujourd’hui ne déçoivent.
BRL : Focus sur la fiscalité
Le réal brésilien connaît une légère amélioration cette semaine. Son tout premier emprunt ESG de 2 milliards de dollars s’est bien déroulé, avec un taux de 6,5 % pour une obligation à sept ans, un taux proche de celui d’un pays ayant une bonne qualité de crédit selon le ministre des finances Fernando Haddad. (La note souveraine du Brésil se situe en réalité trois crans en dessous de la notation d’investissement selon l’échelle de notation de S&P). De plus, il y a un certain espoir que le ministre des Finances Haddad puisse convaincre certains membres de l’administration Lula de ne pas assouplir les règles budgétaires du pays, qui prévoient un solde primaire à déficit zéro pour l’année prochaine.
Dans nos perspectives de change pour 2024, nous préférons légèrement le peso mexicain (politique budgétaire souple, politique monétaire stricte) au réal brésilien l’année prochaine. Cependant, à court terme, nous prévoyons que le réal se comportera bien sur des marchés apathiques.
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